Un peu d’histoire des religions

C’est suite à la lecture d’un article paru dans le magazine « HISTOIRE » de l’auteur Massimo MONTANARI, professeur d’histoire médiévale et d’histoire de l’alimentation, de son livre La Chère et l’esprit qui traite de l’Histoire de la culture alimentaire chrétienne que j’en ai appris le plus sur la viande rouge.

 

Au commencement, le Christ des Évangiles est tributaire des normes alimentaires juives. Mais dans une page des Actes des apôtres, un songe de Pierre libère la communauté chrétienne naissante de ces interdits. Les hommes cependant ont besoin de règles, raison pour laquelle le christianisme au cours des siècles élabore une série infinie de modèles alimentaires hérités de la tradition juive, de la philosophie grecque et de la science de l’alimentation : rôle du pain et du vin dans l’Eucharistie, rapport à la viande, au sang et au gras, valeur de rachat du jeûne, modes culinaires, y compris monastiques, règles d’abstinence.
Dans cet essai paru en 2015, en Italie, Massimo MONTANARI parle de questions complexes avec une grande simplicité. Son autorité scientifique l’exonère des démonstrations pesantes et lui permet d’aborder les sujets avec une grande intelligence.

Un sujet d’actualité ; entre l’attirance pour le VEGANISME ou le VEGETARISME et les banquets de boudin, hier marqueurs d’anticléricalisme en période de carême, aujourd’hui destinés à discriminer d’autres religions, on voit que l’alimentation n’est pas qu’une affaire de goût.

Je lu notamment que Dieu après avoir chassé l’homme du jardin d’Eden autorisa Noé à manger de la viande : « Tout ce qui se meut et qui a vie vous servira de nourriture mais à condition de ne manger point de chair avec son âme et avec son sang.

Enfin il y a les différences entre les différentes religions monothéistes sur le rituel et ce qui est considéré purs et impures.

 

A chacun sa réflexion sur le bœuf WAGYU ?

Un régime respectueux de la vie animale considérée comme l’égale de l’être humain ?
Une abstinence religieuse par une pratique d’humilité et de pardon en guise de compassion pour la bête ?
Un régime végétarien considéré comme innocent pour répondre au régime « violent » du sacrifice de l’animal comme cité dans un poème de Prudence. Ne pas manger de la viande aide à mieux se porter ?

Enfin Un sentiment existentiel et de plaisir accordé par dieu et qui serait interdit par certaines personnes considérant cet aliment hautement aphrodisiaque d’après les écrits d’Isidore de Séville au 6ème siècle sur la luxure de la chair animale.

Ainsi j’ai trouvé très important d’expliquer à nos clients la signification même du mot HALAL :
Le mot Halal veut dire LICITE dans la religion monothéiste musulmane.

Dans l'Islam, le mot ḥalāl (arabe : حلال [ḥalāl], « permis », « licite ») désigne tout ce qui est autorisé par la charia, la loi islamique. Cela ne concerne pas seulement la nourriture et les boissons, mais également les habitudes de vie, la « morale musulmane1 ».

Généralement, dans l'islam, toute action est considérée comme permise, à moins qu'elle ne soit interdite par la religion musulmane. Dans ce cas, elle est dite harām, c'est-à-dire illicite.

Ainsi le Halal alimentaire s’explique par les interdits coraniques et on comprend pourquoi il est strictement conseillé de ne pas faire l’amalgame entre le sens du halal pour une bête sacrifié et la question du halal dans tous autres produits et services variés tels que la finance halal, les hôtels « sharia - compatibles » que des comportements et des institutions comme la sexualité et le mariage. « Vivre dans le halal » n’a rien avoir avec le rituel halal pour un bœuf WAGYU et on se limitera donc à décrire l’abattage halal et sans ambiguïté.

 

Les interdits coraniques pour la viande :

L'exemple le plus connu de nourriture non halal (ou interdite) est la viande de porc. Bien que celle-ci soit la seule viande qui ne puisse être consommée par les musulmans, quelle que soit leur obédience, d'autres types de viandes peuvent également être interdits. Les critères utilisés pour déterminer quelles sont ces dernières incluent notamment la provenance de l'animal, la cause de sa mort et la manière dont il a été traité :

« Vous sont interdits la bête trouvée morte, le sang, la chair de porc, ce sur quoi on a invoqué un autre nom que celui de Dieu, la bête étouffée, la bête assommée ou morte d'une chute ou morte d'un coup de corne, et celle qu'une bête féroce a dévorée — sauf celle que vous égorgez avant qu'elle ne soit morte. (Vous sont interdits aussi la bête) qu'on a immolée sur les pierres dressées, ainsi que de procéder au partage par tirage au sort au moyen de flèches. Car cela est perversité.

 

La dhabiha : la méthode d'abattage rituel halal

La Ḏabīḥah (ذَبِيْحَة) est la méthode prescrite par la loi islamique concernant l'abattage de tous les animaux à l'exception des animaux marins. Il doit être réalisé en invoquant le nom d'Allah, en disant : « Bismillah Allahi al-Rahman al-Rahim» (Au nom de Dieu le très miséricordieux le tout miséricordieux).

Cette méthode consiste à utiliser un couteau bien aiguisé et sans défaut pour effectuer une profonde et rapide incision à la pointe du cou, tranchant dans le même temps l'œsophage, la trachée, la carotide et la jugulaire afin de faire jaillir le sang car ce dernier n'est pas halal. La moelle épinière est épargnée afin que les dernières convulsions améliorent encore le drainage et la tête de l'animal est traditionnellement orientée vers la qibla, c'est-à-dire La Mecque, bien que cette dernière condition ne soit pas évidente du faite de l’immobilisation de la tête d’un animal aussi robuste qu’un bœuf.

 

Le sacrifice : Un choix capital

Le sacrificateur doit appartenir à la catégorie des "gens du Livre". Dans cette logique, la viande casher peut être considérée comme halal, puisque chez les juifs, l'animal est abattu dans des conditions proches. Mais les savants musulmans restent en désaccord sur ce cas de figure et la conception souple du halal a tendance à être marginalisée.

À l'inverse, la production de viande halal à grande échelle par l'industrie agro-alimentaire a conduit à des labellisations halal par des organismes certificateurs d'animaux non égorgés (notamment en ce qui concerne les poulets).

 

Les positions éthiques

Selon l'association Islamic Concern for Animals, pour qu'une viande soit halal, il ne suffit pas que la viande soit issue d'un processus obéissant à certaines règles strictement alimentaires : il faut aussi que le traitement de l'animal vivant suive les principes musulmans ; ainsi pour elle, il n'est pas halal d'élever un animal comme une machine (en élevage intensif par exemple), les animaux aussi méritant compassion, puisqu'ils sont, comme les hommes, des créatures de Dieu.

La prescription est claire à ce sujet ; la bête doit être égorgée consciente donc non étourdie et sans Electronarcose ni avant, ni après abattage.

 

Certification halal et contrôles

En France, des arrêtés publiés en 1994 et 1996 ont agréé respectivement la grande Mosquée de Paris puis la mosquée d'Évry et la grande mosquée de Lyon en tant qu'organisme religieux habilitant des sacrificateurs autorisés à pratiquer le sacrifice rituel et à percevoir la taxe liée à la certification.

Ces arrêtés obligent ainsi les abattoirs à faire appel à des sacrificateurs habilités car, à l'époque, les règles de l'abattage rituel étaient rarement respectées. Un chef de service de la Direction générale de l'alimentation a rappelé en 2010 que la certification halal n’est pas encadrée par les pouvoirs publics et correspond à une certification qui n’est pas officielle, donc, une certification qui relève d’une initiative privée. Cependant, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes a déclaré en 2008 contrôler la traçabilité de la viande des merguez marquées « halal » et procède régulièrement à des contrôles pour détecter la présence de porc dans des produits vendus sous l'appellation halal.

Une des premières initiatives de création d'une certification halal privée date des années 1980 avec la réunion de plusieurs associations au sein d'une fédération nommée Tayyibat destinée à réglementer le marché de l'alimentation halal en France. Depuis, le marché de la certification halal s'est développé et plusieurs articles et livres ont révélé qu'il existe actuellement en Europe de nombreuses certifications halal qui ne parviennent pas à se mettre d'accord entre elles. Notamment, une association de consommateurs musulmans (Asidcom) montre à partir d'enquêtes menées en 2008 et 2009 sur plusieurs organismes de certification « halal » qu'il existe des différences flagrantes aux niveaux des processus et des moyens de contrôles mis en œuvre par ces organismes.

Les principales divergences entre certificateurs portent sur la méthode d’abattage. Certains préconisent un abattage sans électronarcose tandis que d’autres l’acceptent. Cette méthode est approuvée car elle prend en compte la souffrance animale et la réglementation européenne.